Ce lieu, qui représente les meilleurs écosystèmes d’haute montagne dans la Péninsule Ibérique avec 33 440 hectares réparties entre les municipalités de Benasque, Sahún, Montanuy et Gistaín, est une réserve naturelle unique en Europe. Plus de 45 sommets de plus de trois mille mètres y sont concentrés, parmi lesquels on trouve le plus haut des Pyrénées, le sommet de l’Aneto, ainsi que de 13 glaciers –déclarés Monuments Naturels–, d’impressionnants cirques ou de beaux lacs d’haute montagne comme les ‘ibones’.
Dans les hauteurs plus élevés, on trouve des pins à crochet et des genévriers et, à mesure qu’on entre dans la ligne boisée, il y a des hêtres, des sapins, des bouleux, des noisetiers et des buis qui hébergent des perdrix de neige, des calo tritons, des marmottes, des vipères, des isards, des vautours fauves, des gypaètes barbus et des aigles royales. Les écureuils, les taupes, les chevreuils et une grande variété d’oiseaux maraudaient autour des vallées.
Au sein de ce grand espace, toujours en suivant les règles de protection impératives, on peut pratiquer des activités au grand air comme la randonnée, le canoë-kayak, l’escalade, les activités équestres et le cyclotourisme.
Les massifs de Posets et de Maladeta constituent les deux noyaux montagneux plus élevés des Pyrénées, parmi lesquels on trouve les deux sommets plus hautes dans toute la chaîne montagneuse pyrénéenne, l’Aneto (3404 m) et le Posets (3375 m).
Les glaciers quaternaires ont été les principaux agents érosifs qui ont donné corps au paysage du parc naturel. Ils ont sculpté, sur les granits, les calcaires et les ardoises, les longues vallées en forme de ‘U’, les colossaux cirques et les profondes cuvettes occupées aujourd’hui par des centaines d’ibones, appellation utilisée en Aragón pour les lacs d’haute montagne d’origine glaciaire.
Quand ces ‘ibones’ se colmatent par la rembourrage de sédiments et par l’accumulation de restes végétales, apparaissent les tourbières (‘mollars’ dans la région), c’est-à-dire, des terrains moussus et inondés avec une mosaïque d’îlots, de caniveaux boueux et de berges sableuses. Actuellement, il y a trois noyaux glaciaires de dimensions réduites dans les massifs de Posets, Perdiguère et Maladeta, déclarés Monuments Naturels.
Ces massifs granitiques ont des reliefs élevés et de crêtes aiguisées, mais les pentes provoquées par l’érosion des glaciers dans les granites ne sont pas aussi verticales ni, en général, présentent aussi de dénivelé que d’autres massifs calcaires pyrénéens, ce qui donne lieu à des formes plus lourdes, éclaboussées par des lacs et des évidences d’érosion glaciaire.
Importantes sont aussi les phénomènes karstiques, en soulignant le gouffre du Forau d’Aigualluts, où les eaux du glacier de l’Aneto disparaissent et, après avoir parcouru 4 km sous terre, réapparaissent pour nourrir la rivière de la Garonne dans la voisine Vallée d’Arán.
Les cours d’eau principales qui se trouvent dans le Parc Naturel Posets-Maladeta sont la rivière Cinqueta qui draine la Vallée de Chistau (secteur occidental), la source de la rivière Ésera qui draine la Vallée de Benasque (secteur central) et, déjà en dehors du Parc Naturel, la Noguera Ribagorzana qui draine la Vallée de Barrabés à l’est.
Outre les chenaux principaux, il faut aussi souligner de nombreux chenaux et ravins transversales par rapport à leur importance hydrologique et géomorphologique, comme ceux de Salenques et Llauset dans la Noguera Ribagorzana, Ballibierna, Estós et Eriste, affluents de l’Ésera et les ravins de Cinqueta de la Pez et Cinqueta de Añes Cruces qui se ressemblent pour donner lieu à la rivière Cinqueta.
Également, il y a beaucoup de lacs (ibones). Le système de circulation des masses de glace dans les cirques et les cuvettes glaciaires a donné lieu à surexcavations où l’eau s’accumule une fois le dégel achevé. Dans le territoire du parc naturel, il y a environ une centaine de lacs glaciaires qui, selon l’altitude, peuvent rester gelés plus de 6 mois par an. Certains des lacs qu’on peut trouver sont : Bachimala, Millares, El Sen, Barbarisa, Perramó, Batisielles, Coronas, Llosás, Ballibierna, Cregüeña, etc. D’autres lacs, comme ceux de Billamuerta, Paderna ou Escarpinosa sont d’eaux peu profondes, verdâtres, presque marécageux en raison du rembourrage de sédiments et sont entourés de végétation composée de joncs, de laîches et d’sphaignes.
Le régime fluvial de la région est caractérisé par des débits élevés pendant les mois de printemps jusqu’au début de l’été à cause du dégel et des pluies de la saison, et par des débits faibles pendant l’hiver et le début du printemps du fait que les précipitations sont peu abondantes et celles qui finalement se produisent sont en forme de neige.
Dans cette région, il y a une grande diversité de flore et de faune favorisée par les forts dénivelés et l’hétérogénéité topographique et lithologique. Dès entourages glaciaires et de toundra des zones plus élevées, on peut observer la suivante séquence de végétation : des pâtures alpins et subalpins, des forêts de sapins, mixtes mésohydrophiles, de pins sylvestres et de chênes avec du buis. Il y a aussi des endroits avec une grande valeur botanique, à remarquer les communautés chasmophytiques et rocheuses.
Dans les turbières, la flore plus caractéristique est la linaigrette à feuilles étroites (Eriophorm agustifolium et E. latifolium) et des espèces carnivores comme la grassette à grandes fleurs (Pinguicula grandiflora) ou le drosera à feuilles rondes (Drosera rotundifolia) qui, pour remplacer le manque de nitrogène ou de phosphate, se nourrit de petits insectes.
Dans l’étage nival, on trouve des oiseaux comme la niverolle alpin, le chocard à bec jaune et d’autres passereaux, et pendant les jours d’été, on peut apercevoir l’isard (Rupicapra pyrenaica). En bas des combes à neige, il y a un réseau trophique qui commence avec le cryoplancton, la fonge, les algues, les mousses et les bactéries, continue avec les nématodes, les acariens et les tardigrades, en finissant par les insectes carnivores et les passereaux qui visitent les combes à neige pour se nourrir.
Dans les pâturages alpins et subalpins, au-dessus de 2000 mètres, on trouve la perdrix des neiges (Lagopus mutus), la marmotte (Marmota marmota) et l’hermine (Mustela erminea).
Dans les terrains rocheux et les carrières, les espèces à souligner sont l’isard, l’aigle royale (Aquila chrysaetos), le gypaète barbu (Gypaetus barbatus), le chocard à bec jaune (Pyrrhocorax graculus), le tichodrome échelette (Tichodroma murana), le pinson des neiges (Montifringilla nivalis), le lézard des Pyrénées (Lacerta bonnali), etc.
La faune des milieux humides de montagne comme les rivières, les ruisseaux, les lacs les sources, les tourbières et d’autres zones détrempées comprend des espèces endémiques comme le desman des Pyrénées (Galemys pyrenaicus) et le calotriton des Pyrénées (Euproctus asper). Dans les tourbières et les lits des rivières, les espèces plus caractéristiques sont le lézard vivipare (Lacerta vivipara) et la loutre (Lutra lutra). Les forêts du parc naturel donnent refuge à des espèces protégées comme la chouette de Tengmalm (Aegolius funereus) ou le grand tétras (Tetrao urogallus), ainsi que le sanglier, l’écureuil, le renard, etc.
À fin de protéger cet endroit privilégié, rappelez-vous de :
Ne pas quitter les sentiers balisés à fin de ne pas déranger la faune et pour mieux percevoir la splendeur des paysages.
L’accès à certaines routes forestières est régulé, respectez le marquage.
Marcher silencieusement vous permettra observer la faune ainsi que mieux percevoir la splendeur des paysages.
Ne pas endommagez ni arrachez la flore.
Une fois vous avez fini votre visite, ramassez et jetez les déchets dans une benne à ordures.
Si vous connaissez l’importance de l’eau, ne versez pas d’ordures et n’utilisez pas des savons dans les sources et les rivières.
Camper dans le parc naturel n’est autorisé que dans la modalité d’haute montagne, au-dessus de 2000 mètres, de 20h à 8h et à plus de 500 mètres de distance des refuges.
Faire du feu est interdit. Si vous voyez de la fumée ou n’importe quelle anomalie, appelez le 112 (SOS Aragón). L’appel est gratuit. Ils s’occuperont de toute situation d’urgence.
Les orages d’été et les chutes soudaines de température sont fréquents. Il est conseillé de porter toujours des vêtements chauds et pour la pluie. Veuillez vous informer des prévisions météorologiques avant de planifier les activités.
Les agents de protection de la nature et le personnel des centres d’interprétation attendront à tout moment les questions ou suggestions.
La visite au Forau d’Aigualluts
La visite au Forau d’Aigualluts permet jouir de l’un des phénomènes karstiques plus importants des Pyrénées. Une retentissante cascade d’eaux cristallines se précipite dans une énorme canalisation située dans un endroit idyllique entouré de prairies bucoliques. Comme s’il s’agitait d’un sortilège, l’eau de l’imposante canalisation ou ‘forau’ d’Aigualluts disparaît pour réapparaître à quelques kilomètres de distance déjà dans la Vallée d’Arán. Un spectacle naturel si beau qui se produit sous le regard de l’Aneto et son glacier de neiges perpétuelles et auquel on peut accéder aisément.